Millésime 2015
Bordeaux 2015 : la lumière fut. Onctuosité, délicatesse, plaisir !
Tendances
La chaleur et l’ensoleillement d’avril à fin juillet ont marqué très favorablement le millésime, plutôt sec et solaire, ce qui convient particulièrement aux terroirs frais argilo-calcaires, et les régimes hydriques irréguliers de fin de cycle ont créé quelques différences de situations, donc de compositions des vins, offrant une palette plus hétérogène que prévue, mais de qualité dans la lignée des fameux millésimes en 5.
Un printemps épatant.
Mars et avril ont été doux et secs, offrant des conditions idéales pour favoriser le débourrement.
Mai et juin furent dans cette continuité climatique et permettaient une floraison précoce et rapide étalée sur les 15 premiers jours de juin et une nouaison homogène laissant de nombreuses et jolies grappes régulièrement espacées, présageant un rendement intéressant et l’espérance d’une bonne maturité finale.
Conditions optimales donc au vignoble.
Juillet sera exceptionnellement chaud et sec (26 jours au-dessus de 25°), mais la vigne est une plante méditerranéenne qui résiste à cette forme de canicule atlantique, un peu accablante pour les humains, non-vacanciers.
Et quelle lumière !
La véraison est donc initiée tôt, mais avance lentement, les graines sont petites.
On espère l’eau.
Et elle arrive juste à point.
C’est de l’or ou du vin qui tombe du ciel.
« Août fait encore et toujours le moût » :
Des précipitations, certes irrégulières en fonction des zones avec des parcours hydriques différents suivant les sols, mais revitalisantes, permettent aux graines de reprendre du volume et de réguler la véraison qui se termine sereinement avec des températures plus douces.
Le beau temps et les nuits fraîches de septembre et début octobre facilitent la parfaite maturité, favorisant une bonne concentration aromatique et un état sanitaire parfait du raisin.
Le millésime était prévu précoce, il ne le sera point et, au contraire, la belle arrière-saison a permis des vendanges « à la carte », parcelle par parcelle, s’étalant du 10 septembre au 10 octobre, en fonction des terroirs et cépages.
Déjà, au goût des peaux et pépins et des analyses, nous savions que ce serait un beau millésime, avec un profil aromatique et une matière généreuse contrastant avec ceux du début de la décennie.
Avec une belle concentration en sucres, évidemment les degrés alcooliques sont confortables, mais plus faibles qu’en 2010, caractéristiques des années sèches, les acidités plutôt basses, mais sans mollesse, conférant la gourmandise des millésimes ronds avec cette onctuosité naturelle, de jolis potentiels phénoliques sans excès, belle couleur soutenue et tannins qu’il fallut extraire avec d’assez longues infusions, des pigeages doux, pour obtenir velouté, densité et ce milieu de bouche si cher à nos bordeaux de grande garde.
Alors, assurément une grande année, avec des rendements parfois confortables et, en qualité, dans la lignée des 1985, 1995, 2001, 2009, mais ce ne sera pas un clone de l’un d’eux, spécificité de notre vieux monde au climat si nuancé.
Une réussite assez générale pour rouges et blancs qui, eux-aussi, ont bénéficié d’un cycle végétatif extrêmement favorable à leur fraîcheur et fruité.
Avec les sept premiers mois de l’année les plus chauds jamais enregistrés sur terre, croissance, concentration et révélation avec l’humidité et la fraîcheur des derniers mois, 2015 rentre dans l’histoire des grands : « Chaque pays a son ange gardien, c’est lui qui préside au climat, au paysage, au tempérament des habitants, à leur santé, à leur beauté… (à leur production), c’est l’ange géographique. » Copyright Valéry Larbaud.
Nous sommes heureux, nous devons être patients et vous devez goûter toutes les expressions de ce millésime que l’on peut dire friand et soyeux dès sa prime jeunesse.
Extrait Présentation Dany ROLLAND
Retrouvez notre sélection dans l’onglet CATALOGUE
Millésime 2016
« Ces vendanges, sans doute les plus longues de l’histoire, je crois n’en avoir jamais vu d’aussi paisibles », indique l’oenologue Michel Rolland
Tendances
On n’attend jamais assez de la terre et de la nature. Qui aurait parié à la fin du mois de mai sur le millésime 2016 ? Lors de la grand-messe des primeurs, il y aura encore des esprits chagrins pour trouver trop d’extraction ou trop d’alcool, et s’empêcher de trouver du plaisir. Dans ma longue carrière, j’ai eu des millésimes de grande qualité, tels 1982, 1989, 1990, 2000, 2001, 2009, 2010, 2015, mais je crois que je viens d’assister à l’élaboration du meilleur. Il sera fantastique. Jamais la climatologie n’a été ressemblante. Jamais nous n’avons aussi bien travaillé.
2016 restera dans les mémoires à plusieurs titres. Déjà, pour sa pluviométrie record : entre 600 et 700 mm de pluie sur les six premiers mois de l’année (le double d’une année normalement pluvieuse). Conséquence ? L’apparition du mildiou fin mai début juin, qui endommagea de nombreux vignobles et donna des sueurs froides aux adeptes du bio, lesquels se demandaient s’ils pourraient contenir ce champignon dévastateur. Au même moment, dans une fenêtre climatique favorable, une belle floraison. Personne n’aurait alors donné cher de ce millésime.
Puis, vers le troisième décan du mois de juin : grand ciel bleu, températures agréables sans être trop chaudes, nuits plutôt fraîches. Conditions inespérées. La vigne était très à son aise : une pousse régulière, des grains qui grossissaient. Un vent de bonheur soufflait. Comme toujours, la partie était loin d’être gagnée. La nature nous a souvent joué de mauvais tours. Il était amusant de constater combien la prudence était de mise dans le vignoble. Après un mois de juillet presque idéal, le vignoble avait fière allure en dépit du déficit d’eau (pas une goutte, du jamais-vu à Bordeaux depuis que les relevés existent). Il faut dire que l’abondance de pluie des six premiers mois de l’année évitait à la vigne un stress hydrique.
De mêmes conditions climatiques jusqu’au 15 août. Les viticulteurs connaissent les orages de cette période, souvent salvateurs parce qu’apportant l’eau dont les plantes ont besoin. Une sécheresse intense peut provoquer des blocages du cycle entraînant des retards de maturité. C’est ce qui s’est produit cette année. L’inquiétude regagnait peu à peu.
Mois de septembre aussi sec. Après le 10–12 septembre, nous approchions de l’équinoxe d’automne, période très délicate sur la façade atlantique, qui a souvent vu des pluies diluviennes entrer par le golfe de Gascogne et ruiner en quelques jours la bonne qualité du raisin sur pied. Sans eau, pas de grand millésime, mais un excès d’eau peut gâcher un très bon millésime. La chance nous souriait de nouveau : autour du 13 et du 14 septembre, 30 à 40 mm de précipitations, exactement ce qu’il nous fallait. L’état sanitaire du vignoble s’améliorait, même si les jeunes vignes, mises à mal par la sécheresse, n’avaient pas pu récupérer complètement. Nous savions que nous étions en retard, mais nous ignorions comment la météorologie évoluerait sur les derniers jours de septembre et le début du mois d’octobre.
Les vendanges, sans doute les plus longues de l’histoire, commencèrent, et je crois n’en avoir jamais vu d’aussi paisibles. Plusieurs tris étaient effectués dans les parcelles de rouge, une première dans le Bordelais. La sélection à l’entrée n’avait jamais été aussi performante. Autre constat : généralisation de la mise en cuve par gravité. Grâce à une production abondante sans excès et au blocage de l’évolution des sucres, les raisins présentaient un bel équilibre alcool-acidité consécutif à l’exceptionnel ensoleillement. Dans les vins rouges, le rapport marc sur jus était en général très satisfaisant (proportion de partie sèche – peau et pépins – pour la quantité de jus à extraire). Une météo clémente qui nous a donné aussi des raisins blancs de grande qualité. Les jus écoulés l’étaient tout autant.
En pareille situation, consignes de vinification extrêmement simples : quand la matière première est excellente, moins on agit, moins on commet d’erreurs… ll suffisait de surveiller de près les températures de fermentation, de procéder avec douceur aux remontages et pigeages. Nul besoin d’allonger les durées de cuvaison tant l’extraction était aisée et rapide.
2014–2015–2016, les trilogies sont rares mais souvenons-nous de 1988–1989–1990 et 2008–2009–2010. Chaque millésime exceptionnellement bon a ses fans. On aimera comparer, dans quelques années, 2015 et 2016. Pour ceux qui se rappelleront ces quelques lignes, je leur dirai : « Le gagnant est 2016. »
Extrait Journal Sud Ouest du 5/12/2016 Michel Rolland
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Millésime 2017
De très belles réussites malgré l’impact météorologique.
Si la quantité est moindre, nous pouvons dire que la qualité est au rendez-vous, nous avons eu la chance de découvrir une succession de belles expressions avec des aromatiques plaisantes, du fruit et du charme sur des tanins bien intégrés.
Nous avons le plaisir de vous proposer les propriétés que nous suivons depuis plusieurs millésimes offrant une superbe régularité.
Château SANSONNET, Château MOULIN DU CADET, Château SOUTARD CADET
L’investissement de Marie LEFEVERE et son équipe sur chaque terroir donne une belle harmonie.
L’évolution dans le vignoble et en vinification s’exprime avec justesse et équilibre, nous avons toujours ce plaisir à présenter ces trois crus aux styles généreux et équilibrés.
SANSONNET : 24,30€ H.T par bouteille (91-93/100 N.MARTIN – 92-93/100 J.Suckling)
(85% merlot, 15% cabernets au sommet du plateau calcaire)
SOUTARD-CADET : 23,90€ H.T par bouteille (89-91/100 N.Martin – 91-92/100 J.Suckling)
(vieilles vignes de merlot sur calcaire à astéries)
MOULIN DU CADET : 19,30€ H.T par bouteille (88-90/100 N.Martin – 88-90/100 J.Suckling)
(100% merlot sur colline argilo-calcaire)
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